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samedi 19 novembre 2011

Journée d'étude le 24 novembre avec les "jeunes chercheurs" de l'IRSEM autour de l'actualisation du LBDSN

Y participent notamment trois membres de l'Alliance Géostratégique : Sonia Le Gouriellec, Jean-Baptiste Beauchard et Benoist Bihan.

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L'Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire (IRSEM) organise le 24 novembre une journée d’étude sur l'actualisation du Livre blanc. Les doctorants du séminaire "Jeunes chercheurs" de l'Institut seront invités à proposer des "Éléments de réflexion pour l’actualisation du livre blanc sur la défense et de la sécurité nationale"



Inscription :
Écrire à inscription.irsem@defense.gouv.fr en précisant vos titre, grade, fonction,
organisme, nom et prénom
Renseignements :
Diane de Laubadère 01 44 42 52 87 - Guillaume Pichard : 01 44 42 53 93


Synopsis : "Depuis 2008, la multiplication des tensions régionales et des crises économiques ont amené de nombreux changements dans le contexte géostratégique. L’arc de crise défini par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008, qui va de l’Atlantique à l’océan Indien a été confirmé, notamment avec le maintien des zones de crises et surtout avec les révoltes dans le monde arabe. Ces derniers évènements ont néanmoins laissé entrevoir de nouveaux enjeux, de nouveaux défis à traiter, pour notre stratégie, pour nos forces armées.

A l’heure où la France entame une réflexion sur l’actualisation de son Livre blanc, l’IRSEM sollicite des regards neufs, ceux des jeunes chercheurs rattachés à l’institut sur les questions de défense et de sécurité, pour contribuer à cet effort. Menant depuis plusieurs années des travaux précurseurs sur des questions clefs, ces experts, pour la plupart jeunes docteurs ou doctorants, ont déjà proposé et publié des hypothèses que l’actualité a depuis vérifiées.

Le 24 novembre 2011 à l’Ecole militaire, seront ainsi abordés, avec eux, les ambitions et les engagements stratégiques de la France face aux enjeux internationaux contemporains, au regard de ses capacités opérationnelles. Nous serions heureux de compter sur votre présence, et de bénéficier de vos réactions, lors de cette rencontre."

Le programme est disponible ICI

Présentation des intervenants

Table Ronde 1 - De la recomposition du système international à la stratégie de sécurité nationale

Matthieu MEERPOEL : « Les missions de sécurité civile au sein de la stratégie de sécurité nationale : préconisations et réalités »

Matthieu Meerpoël est doctorant en droit public à la faculté libre de droit de Lille, chercheur au Centre de Recherches sur les Relations entre le Risque et le Droit (C3RD) et jeune chercheur à l’IRSEM. Sa thèse porte sur le cadre juridique de l’anticipation des risques naturels et technologiques. Ses thèmes de recherches sont le droit public, le droit de l’environnement, le droit de la défense et de la sécurité ainsi que sur la gestion des risques. Il a récemment publié « Etat des lieux d’une jurisprudence incertaine : les antennes-relais », Petites Affiches, 2001 ; « Conflictualité interne et action publique de crise », Champs de Mars, n° 20, avril 2009 ; « La protection civile communautaire », Défense nationale et sécurité collective, 2009 ; « L’application des principes de précaution et de prévention en matière de sécurité globale », Sécurité globale, n°1, 2007. Enfin, il assure des enseignements de droit constitutionnel, droit administratif et droit de l’environnement.

Grégory DAHO : « Réflexions sur quelques transformations structurales du champ de la défense »

Doctorant en science politique et relations internationales à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris I) et allocataire de recherche de la Délégation Générale de l’Armement (DGA)/CNRS, Grégory Daho est également rattaché au Centre Européen de Sociologie et de Science Politique (CESSP-Paris) et à l’IRSEM. En cours d’achèvement, sa thèse de doctorat porte sur l’institutionnalisation de la coopération civilo-militaire (CIMIC) en France et ses axes de recherche se concentrent sur la production des doctrines stratégiques, la transformation des outils militaires et les interventions multilatérales. Il a récemment publié : « Nouvelles menaces, nouvelles guerres. La construction des discours sur le désordre international", Champs de Mars, n°22, avril 2009 et « Les interfaces militaro-industrielles et la prospection des marchés de la reconstruction en ex-Yougoslavie : un laboratoire pour l’intelligence économique nationale ? », Champs de Mars, à paraître.

Jean-Baptiste BEAUCHARD : « A l’aune des révolutions arabes, comment repenser l’arc de crise sur la scène proche orientale ? »

Jean-Baptiste Beauchard est titulaire d’un master II recherche en sécurité et défense à l’Université Paris II Panthéon-Assas. Actuellement doctorant au Centre d’études sur la coopération juridique internationale-Poitiers (CECOJI), rattaché au séminaire jeunes chercheurs de l’IRSEM ainsi que vice-président du Cercle des chercheurs sur le Moyen-Orient (CCMO) qui a pour vocation de faire émerger les jeunes chercheurs issus des deux rives de la Méditerranée. Ses travaux portent sur l’application du droit international au Proche-Orient et principalement au Liban. Il est le fondateur et responsable du blog http://geopolitiqueduprocheorient.w.... Il a récemment publié « L’armée libanaise, la souveraineté nationale en questions », Défense et sécurité internationales, n°62 septembre 2010 ; « Le Tribunal spécial pour le Liban, une justice en quête de vérité », Moyen-Orient, N°9, janvier 2011 ; « Sociétés arabes contre régimes arabes, quelle reconfiguration régionale ? », Questions Internationales, publication à paraître, décembre 2011 ; « Le TSL otage du vide politique libanais ? », Actes du colloque tenu au Sénat en mars 2011, publication à paraître aux éditions du Cygne, octobre 2011.

Sonia LE GOURIELLEC : « Une nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme en Afrique »

Sonia Le Gouriellec est diplômée de deux masters en stratégie de défense et politique de sécurité ainsi qu’en droit et politique de développement. Elle prépare actuellement une thèse en science politique et est ATER à l’université Paris-Descartes (Paris V). Elle est membre du séminaire jeunes chercheurs de l’IRSEM et lauréate du Programme de soutien aux doctorants de l’IHEDN en 2011. Elle a récemment publié : « Les organisations combattantes irrégulières du Maghreb », Actes du colloque Guerre et organisations combattantes irrégulières du monde arabo-musulman organisé par le Centre de Recherches des Ecoles de Saint-Cyr Coetquidan 6-7 juin 2011, à paraître ; « L’Union Africaine à l’épreuve du conflit somalien », dans « Les enjeux diplomatiques et stratégiques 2011 », Paris, Economica, juin 2011 ; « Un regard sur la politique africaine de Nicolas Sarkozy », Dynamiques Internationales, mai 2011 ; « Pour une nouvelle approche de l’État en Afrique : le cas de la Somalie », Revue Défense Nationale, mai 2011 ; avec Jean-Jacques Patry, « Vers un nouveau modèle d’insurrection : le déni de pouvoir central dans les États défaillants : le cas somalien », Sécurité Globale, novembre 2010 ; « Base militaire à Djibouti : le paradoxe de la puissance japonaise », Revue Défense Nationale, novembre 2010.

Table Ronde 2 - Responsabilités et ambitions françaises au sein de l’Union Européenne et à l’international

Ilinca MATHIEU : « La France et ses « responsabilités internationales » : éléments de définition »

Ilinca Mathieu est doctorante en science politique et relations internationales à l’université de Clermont I, membre du séminaire jeunes chercheurs de l’IRSEM et chargée d’enseignements à l’université Paris-Descartes. Diplômée de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) en droit-économie-gestion, elle est agrégée d’économie et titulaire du Master Sécurité Internationale de Sciences-Po Paris. Ses champs de recherche sont la sociologie des acteurs et du militaire, les processus décisionnels politico-militaire et les opérations de maintien de la paix de l’ONU.

Magali ROBERT – DUPETIT : « La France et les enjeux sécuritaires globaux : la coopération environnementale franco-chinoise »

Magali Robert est diplômée de l’IEP de Paris en politique comparée, spécialiste de la région Asie. Egalement licenciée d’histoire (Paris 1-Sorbonne) et de langue chinoise (INALCO), elle travaille sur la politique étrangère et la stratégie internationale de la Chine, spécialement dans le domaine environnemental et climatique. Jeune chercheur IRSEM, elle mène actuellement un doctorat au Centre d’études et de recherches internationales (CERI) sur ces thématiques et bénéficie d’un financement de la DGA. Elle a récemment publié « La question environnementale en Asie du Sud-Est : l’évolution des enjeux sécuritaires régionaux et le rôle le la Chine », dans L’évolution du débat stratégique en Asie du Sud-Est depuis 1945, P. Journoud (dir.), Etude de l’Irsem, à paraître (septembre 2011).

Courriel : magali.robert@sciences-po.org

Samuel FAURE : « Quel(s) moteur(s) pour quelle(s) Union(s) ? »

Samuel Faure est doctorant et maître de conférences en science politique à Sciences Po Paris. Rattaché au CERI et à l’IRSEM, il est boursier de la DGA (2010-2013). Sa thèse porte sur les recompositions des politiques nationales d’armement au sein de l’Union européenne entre 1998 et 2010. Il a récemment publié avec Frédéric Mérand et Mathias Bonneu, « What do ESDP Actors Want ? An Exploratory Analysis », European Security (19 (3), 2009, pp.327-344) ; sous la direction de Frédéric Charillon et Frédéric Ramel, « Action extérieure et Défense : L’influence française à Bruxelles », Cahiers de l’Irsem (1, 2010) ; avec Frédéric Mérand et Mathias Bonneu « Les acteurs spécialisés : l’opinion des praticiens de la PESD » dans André Dumoulin (dir.), Opinions publiques et Politique européenne de sécurité et de défense : acteurs, positions, évolutions. (Louvain-la-Neuve : Bruylant, 2011) ; avec Thibaut Dubarry, « Résistances à la fermeture d’un espace de tortures : le camp de Guantanamo », Dynamiques internationales. (5, 2011).

Table Ronde 3
- Une stratégie pour l’action

Olivier SCHMITT : « Alliances, coalitions et interventions multinationales. Réflexions sur les modèles de coopération militaire internationale et leurs implications pour la politique de défense et de sécurité française »

Olivier Schmitt est doctorant au sein du département des war studies du King’s College de Londres, et assistant de recherche pour le Defence and Military Analysis Programme de l’International Institute for Strategic Studies. Il est diplômé de Sciences Po Aix et de l’Institut des Hautes Etudes Internationales et du Développement de Genève. Il a travaillé pour la mission militaire à Berlin, la Délégation aux Affaires Stratégiques et le Centre pour le Contrôle Démocratique des Forces Armées (DCAF). Il est réserviste dans la marine nationale. Il a publié La RFA et la Politique Européenne de Sécurité et de Défense, à L’Harmattan, 2009 et travaille en général sur l’efficacité militaire des opérations en coalition.

Radidja NEMAR : « Entre guerre et paix : le Continuum Stabilisation – Reconstruction et ses acteurs »

Radidja Nemar est titulaire d’une Licence en droit, mention droit public (université Toulouse I Capitole, 2007), d’une Licence en philosophie (université Toulouse II le Mirail, 2007), d’un diplôme en droit pénal international et en analyse des conflits (université Toulouse I Capitole, 2007), d’un Master I en droit international et européen (université Paul Cézanne Aix-Marseille III, 2008), d’un Master II recherche en droit international public (idem, 2009) ainsi que d’un Master II recherche histoire militaire, géostratégie, politiques de défense et de sécurité (Sciences Po Aix, 2009). Elle effectue sa thèse de droit public l’université Paul Cézanne Aix-Marseille III et ses travaux portent sur le code de conduite des opérations militaires post conflictuelles. Rattachée à l’Institut Favoreu et allocataire de recherche de la DGA, elle est également membre du séminaire jeune chercheur de l’IRSEM et auditeur jeune IHDEN (Session Master Spécialisé, Paris 2009). Elle a récemment publié : « Au-delà des Casernes : le rôle de l’Armée en Algérie », Cahiers de l’Orient, n° 100, Octobre 2010, Numéro Spécial « Algérie, quel bilan ? ».

Camille SICOURMAT : « La contre-insurrection après 10 ans d’Afghanistan : perspectives françaises ? »

Camille Sicourmat est doctorante en science-politique à l’Université Clermont-Ferrand I. Elle débute une thèse sur l’apprentissage des forces armées françaises depuis le début du conflit en Afghanistan sous la direction du professeur Frédéric Charillon et du colonel Goya. Elle est par ailleurs chargée d’études à l’Irsem au sein du département Etudes des Nouveaux conflits où elle consacre ses recherches à la contre-insurrection en Afghanistan. Elle est diplômée de l’IEP de Toulouse et du Master Etudes du développement de l’IEDES (Paris 1). Elle a récemment publié « L’implication française dans le conflit en Afghanistan », Questions internationales, n°50, juillet 2011 ; avec Michel Goya, « Quand l’union fait la faiblesse », Revue de défense nationale, mai 2011 ; « Le conflit afghan : panorama des analyses des spécialistes de sciences sociales », fiche n°4 de l’IRSEM, novembre 2010 ; « A la recherche d’un nouveau paradigme opérationnel en Afghanistan », Res Militaris, (vol. 1, n° 1, Automne 2010)

Table Ronde 4 Perspectives de la réforme

Félix BLANC : « Le principe de légitimité démocratique en matière d’intervention extérieure : bilan et perspectives »

Agrégé de philosophie et diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (master « Etudes Politiques »), Félix Blanc poursuit un doctorat en études politiques au Centre d’Etudes Sociologiques et Politiques Raymond Aron (CESPRA, EHESS) et enseigne la philosophie à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV). Egalement rattaché à IRSEM, il bénéficie d’une allocation de recherche DGA-CNRS (3 ans). Sa thèse porte sur l’attribution des pouvoirs de guerre dans les régimes représentatifs modernes. Il a récemment publié « Rhétoriques de crise, crise de notre temps ? », Chantiers Politiques, n°8, automne 2010.

Benoist BIHAN : « Contrainte et efficacité opérationnelle des armées : quelles marges de manœuvre ? »

Doctorant en histoire, Benoist Bihan est titulaire d’un Master d’histoire de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne pour lequel il a obtenu en 2009 le Prix d’histoire militaire. Auteur de nombreux articles parus notamment dans la revue DSI, rédacteur en chef adjoint de la revue Histoire & Stratégie, il a publié Guerre d’Afghanistan : la campagne stratégique pour le Grand Kandahar, 2001-2011, co-auteur (avec Guillaume Lasconjarias) ; De la mer vers la terre. Histoire et perspectives des opérations amphibies et prépare actuellement trois autres ouvrages. Il anime le blog La Plume et Le Sabre et est chargé de cours à l’École de guerre. Sa thèse porte sur la naissance et le développement de l'opératique comme discipline de l'art de la guerre.

Alicia PAYA Y PASTOR : « La politique et l’avenir des Réserves »

Alicia Paya Pastor est membre du séminaire jeunes chercheurs de l’IRSEM, doctorante en science politique à l’université de Lille II au sein du Centre d’Etudes et de Recherches Administratives Politiques et Sociales (CERAPS) et boursière DGA-IRSEM. Ancienne élève de l’IEP de Lille et actuellement agente contractuelle du CNRS, ses travaux portent sur la réserve des forces armées, le lien armée-nation (citoyenneté et défense nationale) et la notion d’engagement.


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mardi 15 novembre 2011

Rappel : colloque cyber du 29/11 à l'Ecole Militaire

Il est encore possible de s'inscrire au colloque co-organisé le 29/11 par AGS et le CREC, en partenariat avec la CEIS et la RDN qui aura pour thème la cyberstratégie.


L'inscription est nécessaire pour pouvoir entrer à l'Ecole Militaire : c'est par ici. Venez nombreux pour poursuivre les débats commencés dans Stratégies dans le cyberespace ou lors du Café Stratégique du 10/11 dernier.

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dimanche 13 novembre 2011

Chronique industrie – novembre 2011 : le cyberespace, nouvel Eldorado des géants de la défense ?

Article déjà publié sur Alliance Géostratégique


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En cette période de forte tension budgétaire sur la défense, y compris aux États-Unis, les grands industriels du monde militaire, cherchant à sécuriser leurs débouchés et trouver de nouveaux relais de croissance, privilégient de plus en plus les technologies duales. C’est donc tout naturellement qu’ils se penchent sérieusement sur le cyber (mais également, dans un tout autre genre, sur le marché de l’énergie, comme le fait DCNS).

En témoignent les rachats, depuis quelques années, de nombreuses sociétés spécialisées par les EADS, Raytheon, BAE Systems, Lockheed Martin ou General Dynamics (voir notamment Les industriels de l’armement se tournent vers la cyberguerre).

Boeing, est, du moins en termes de marché (et pas nécessairement de capacités), un peu en retard sur ses pairs dans le domaine. L’annonce de ses résultats du troisième trimestre 2011, alors qu’elle a naturellement accordé une place importante à l’aviation commerciale, n’a quasiment pas fait état du cyber. Il monte cependant en puissance avec l’acquisition récente de plusieurs acteurs comme eXMeritus(échange sécurisé de données) et Narus (supervision de réseau), et vient d’ailleurs d’inaugurer en grande pompe un nouveau « Cyber Engagement Center ». Hasard ou coïncidence, il se trouve à une centaine de mètres de la NSA, à Fort Meade. Sa fonction première sera (avec deux autres centres déjà existants) d’assurer la sécurité du propre réseau de Boeing, l’un des plus étendus au monde, avec près de 250 000 utilisateurs répartis dans le monde. Comme celui d’autres entreprises de défense (19 entreprises de défense piratées), il est mis à rude épreuve, notamment par la faute d’utilisateurs négligents. Mais il s’agira également d’offrir une vitrine pour les clients gouvernementaux ou étrangers sur ses activités de cybersécurité, et d’aider au développements de nouveaux produits.

Comme l’indique John Hinshaw, patron de Boeing Information Solutions :

The risks to industry and government cyber security grow every second of every day. We’ve established this center to work collaboratively with our customers to help defend their critical infrastructure — as well as our own.

Si les analyses estiment les investissement américains à venir dans le cyber à plusieurs dizaines de milliards de dollars, pas sûr cependant que cela compense les coupes attendues, qui pourraient atteindre le trillion de dollars dans la décennie qui vient, comme l’indique Dennis Duilenburg, patron de la branche défense de Boeing :

D’un point de vue opérationnel, du point de vue de la productivité, nous partons du principe que ce scénario du pire va arriver. Nous adoptons notre structure de coûts pour faire face à une réduction du budget de 1.000 milliards de dollars

Et on sent la nervosité des defense contractors aux Etats-Unis, face aux nouvelles stratégies d’acquisition de la puissance publique, qui cherche la compétitivité prix (voir par exemple US firms said considering skipping Army truck bids). En tout état de cause, la stratégie d’appui sur un mix dual militaire-civil est plus que jamais d’actualité (La tentation du civil des fleurons du militaire) afin de compenser les décalages de cycle dans les deux univers. Si l’on continue sur le cas de Boeing, alors qu’il y a environ cinq ans, la répartition était de l’ordre de 60-40 en faveur du militaire, aujourd’hui elle se situe autour du 50-50. La balance devrait pencher du côté civil dans les années à venir, notamment par le biais de la croissance des marchés commerciaux (non militaires) en Asie. Ce n’est pas pour rien que le 1000ème Boeing 777 est en cours de construction.

Le terme de « point d’inflexion » évoquée par les dirigeants de Boeing pour leur activité est certes excessif, car le cyber occupe encore une place réduite dans leur chiffre d’affaires et dans leurs investissements. Il est entendu que les technologies de l’information sont montées en puissance depuis longtemps au sein de leur offre (équipements et systèmes militaires et civils), aidées en cela par la vogue du Network Centric Warfare. Il est évident que la Transformation n’a pas porté tous les fruits espérés en termes de revenus, suite notamment à l’annulation de nombreux programmes ces dernières années. Mais alors que l’impression d’insécurité informatique s’accroît (voir par exemple la Global Information Security Survey menée par Ernst & Young), se dresse devant les industriels de l’armement un marché d’envergure mondiale, bien supérieur aux seules dépenses américaines (sur le seul segment du logiciel, il s’élève en 2010 à environ 16 G$). D’autant plus que de nombreuses voix appellent à plus de coopération entre acteurs privés et publics, y compris au sein du DoD :

The Internet has fueled advancements and opportunities in business, medicine and other spheres, said Army Gen. Keith B. Alexander, commander of U.S. Cyber Command and director of the National Security Agency on Fort Meade, Md.. However, he added, protecting networks from information theft or attack by hackers is a big job.

When you look at the vulnerabilities that we face in this area, it’s extraordinary,” Alexander said. Government and commercial networks worldwide have experienced repeated assault by hackers over the past several years, he noted.

What we see is a disturbing trend, from exploitation to disruption to destruction,” Alexander said.

DOD views cyberspace as a domain such as air, land, sea and space, the general said. New and better ways must be developed in partnership with private industry to defend the nation’s military and commercial information networks, he said.

Cependant, attention, car les structures de marchés diffèrent fortement de ceux auxquels il sont habitués, notamment en ce qui concerne la durée de vie des produits (obsolescence extrêmement rapide) et le time-to-market nécessaire pour répondre de façon réactive aux nouvelles menaces. Ce qui fait dire, de façon excessive (mais c’est parce que sa connaissance du cyberespace reste apparemment superficielle et « idéalisée »), à l’analyste financier Byron Callan, qu’il existe une opposition entre l’approche industrielle et commerciale actuelle des industriels de la défense et celle qui est nécessaire pour réussir dans le cyber :

I think cyber is still a business that gets down to individuals, as opposed to plants and facilities. It’s always a hard market. It’s not the same as visiting a factory. That’s why you talk about intellectual prowess in cyber.

Toujours est-il que la partie risque d’être acharnée, sur un secteur très éclaté et concurrentiel, face aux acteurs « traditionnels » du domaine, qu’ils soient éditeurs de logiciels, constructeurs ou prestataires de services. Ces derniers comptent bien lutter avec leurs propres armes, même s’ils n’ont pas toujours la puissance de feu des grands industriels de l’armement.

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samedi 12 novembre 2011

Citation de la semaine (anonyme)


"Le Gowind, c'est un bateau de pêche peint en gris"



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jeudi 10 novembre 2011

Café Stratégique "cyberespace" le 10/11 à 19h

C'est ce soir ! Venez nombreux !

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samedi 5 novembre 2011

Blog au ralenti

Vous l'avez noté, depuis fin septembre, le rythme de publication du blog a chuté. C'est un fait, il est entré dans une petite phase de semi-hibernation, qui je l'espère prendra fin avant l'arrivée du vrai hiver.

Cependant, stay tuned pour des annonces d'évènements, des critiques d'ouvrages, des liens vers des blogs ou sites de sécurité / défense.

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mercredi 2 novembre 2011

Cyberstratégie : colloque organisé par le CREC et AGS le 29 novembre

Le Centre de Recherche des écoles de Coëtquidan et l’Alliance Géostratégique ont décidé d’organiser un colloque, le 29 novembre 2011 à l'Ecole Militaire, sur la cyberstratégie (inscription). Il se propose de réfléchir à la réalité et aux fondements possibles d’une pensée cyberstratégique.



Il doit permettre d’alimenter la réflexion conceptuelle et doctrinale dans un domaine émergent qui présente des points communs mais aussi des dissemblances certaines avec d’autres domaines stratégiques qui se sont structurés progressivement au 20e siècle : stratégie aérienne, stratégie nucléaire.

Il fait suite à l’ouvrage publié par AGS sur la cyberstratégie (Stratégies dans le cyberespace) et souhaite jouer un rôle séminal, clarifiant les concepts fondamentaux tout en contribuant à rassembler une « communauté cyber » existante mais dispersée.

Programme

Accueil : 8h30

Introduction (8h45) : F-B Huyghe (bio)

Matinée : Penser stratégiquement la cyberguerre

Table ronde n° 1 : Un champ stratégique à délimiter (9h00-10h45 dont le débat)

Président de TR : Philippe Wolf

Une sémantique à qualifier : cybersécurité, cyberguerre, cyberdéfense, cybersécurité… S. de Maupéou

Quels principes stratégiques fondamentaux ? O. Kempf

Cadre juridique de la cyberdéfense, Barbara Louis-Sydney

« Cyberwar » : peut-on réellement parler de « guerre » dans le cyberespace ? S. Dossé

Table ronde n° 2 : Principes et modèles (11h00-12h45 dont le débat)

Président de TR : GDI (2S) V. Desportes

La cyber à la recherche d’un modèle stratégique : Dissuasion ? Guerre aérienne ? Asymétrie ? Stratégie indirecte ? J. Henrotin

Cyberpostures comparées : Guillaume Tissier

La dissuasion nucléaire est-elle un modèle stratégique transposable au cyberespace ? Alain Esterle

Déjeuner : 12h45 à 14h00 : restauration possible au mess de l’école militaire.

Après-midi : Penser opérationnellement la cyberguerre

Table ronde n° 3 : La « cyber » dans les opérations militaires (14h00-15h45 dont le débat)

Président de TR : Col Jean-Luc Lefèbvre

Cyber, opérations d’information, influence : Col Chauvancy

Règles d'engagement, risques et réseaux : Charles Bwele

Vers le « combat cyberélectronique » ? Col. Aymeric Bonnemaison

Analyse des cyberconflits récents : Laurence Ifrah

Table ronde n° 4 : La cyber dans le domaine diplomatico-stratégique (16h00-17h45 dont le débat)

Président de TR : E. de Romémont

Espace ouvert et souveraineté numérique : y a-t-il des frontières dans le cyberespace ? Eric Hazane

Dualité intrinsèque du domaine cyber ? Eric Filiol (bio)

Cyber et maîtrise des armements : Ch. Daviot

Conclusion (17h45 à 18h00)

*

Inscription : cliquer ici

Contact : cyber.ags.crec@gmail.com

Alliance géostratégique et le Centre de recherche des Ecoles de Coetquidan, en partenariat avec CEIS, la Revue défense nationale et Défense et sécurité internationale (DSI).

En attendant le colloque, découvrez Stratégie dans le cyberespace et venez en parler lors du café stratégique du 10 novembre 2011.

Vous pouvez aussi lire, entre autres ouvrages, Cyberguerre et guerre de l’information. Stratégies, règles, enjeux, L’information et le renseignement par Internet, la lettre d’analyse du CREC sur la cyberguerre, Les marchés noirs de la cybercriminalité.

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